2008/03/03

Le nombril de l'autoconsommateur

En recevant ce matin La Presse, la Une titrait: Péages : des revenus annuels potentiels de 1,6 milliard Mais surtout ce qui m'a interpellé, c'est qu'en pensez-vous?

Personnellement, j'ai une voiture avec mon conjoint. Je m'en sers peu souvent. Je vais au bureau en transport en commun en hiver ou en vélo en été, et nous pensons dans les prochaines années quand la voiture que nous avons deviendra vétuste de s'abonner à Communauto tout simplement parce qu'elle est stationnée 95% du temps dans notre rue au lieu de rouler.
Donc, pour moi, le paiement d'un droit de circuler sur les routes irait alors de soi.

J'utilise le métro, je paie. J'utilise mon auto, je paie pour l'essence et pour l'entretien. Alors pourquoi ne pas faire payer la route à ceux qui l'utilisent vraiment, à ceux qui décident d'aller vivre en banlieue pour la tranquillité, mais qui circulent seul dans leur auto à travers les rues de mon quartier à tous les jours pour venir travailler.Ils viennent polluer et congestionner la portion de mon territoire, qu'ils paient pour cet usage.

Moi, si je circule en voiture en Estrie ou en Gaspésie, je serai prête à payer mon droit de passage pour entretenir la route. En fait, l'usage des routes devrait être assumé par ceux qui l'utilisent et non par l'ensemble de la société. Je paierai ainsi le juste prix du transport des marchandises.

En fait, il faut se demander à quoi doivent vraiment servir mes impôts, est-ce que c'est pour entretenir les routes? Non, pour moi, les impôts doivent servir à financer des programmes qui peuvent bénéficier à tous comme l'éducation et les services de santé.

Ce n'est pas par les droits d'immatriculation que je peux valider ceux qui utilisent le plus les routes, mais c'est bien par les postes de péage ou sinon sur le nombre de litres d'essence consommé. Soit on taxe l'essence de façon plus importante, soit qu'il y a des postes de péage sur les routes.

En fait, sur ces sites comme Branchez-vous, les premiers qui s'indignent sur les postes de péage, ils ont sans doute acheté un véhicule qui ne sert pas juste à les déplacer du point A au point B, mais de la vie A à la vie B. Ils ont tellement payé cher pour un char chromé qui consomme déjà 10 litres au 100km et plus, ils se sont tellement endettés en achetant le château de carton-pâte en banlieue que de penser de payer un coût de 5$ par jour pour utiliser les routes est impensable pour eux. Pour eux, la seule façon de faire changer leur mode de consommation est de passer par le portefeuille. Peut-être que dans 2 ans, ils prendront le train de banlieue qu'ils auront financé par les fameux postes de péage?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On pourrait faire le parallèle entre payer pour l'utilisation des routes et payer pour le système de santé, non? Bref, je trouve qu'il est dangereux de s'aventurer dans cette avenue alors que notre gouvernement est basé sur l'accès pour tous à des services, le tout payé par nos impôts.

Le vrai débat est probablement dû au fait que nous tentons de chercher des solutions à la congestion routière et la pollution en appliquant des mesures "patchs" qui ne règlent rien au problème initial.

La ville est congestionnée le matin? Il faut d'autres ponts. Les rues sont de plus en plus endommagées? Il faut plus d'argent pour les réparer. On a des problèmes de smog et de qualité de l'air en ville? Augmentons le nombre de voies de la "rue" Notre-Dame.

Et dans tout ça, si on demande à un automobiliste s'il veut utiliser le transport en commun surchargé, bondé et peu fiable, que vous répondra-t-il? Il préfère sa voiture confortable et ses 2 heures de voyagement quotidien...

Bref, tant que nous n'offirons pas de solutions efficaces alternatives pour pallier à nos problèmes de transport automobile, nous serons toujours pris avec le même problème. C'est pour quand, un métro plus performant, une ligne de tramway, un système de train de banlieue fiable qui ne dessert pas que 3 localités?

Dans certaines parties du monde, on semble reconnaître ce problème et on tente d'offrir d'autres alternatives que la sacro-sainte automobile. Et on investit! Mais en Amérique du nord, avec nos grands espaces et la Mecque de l'auto chez nos voisins du sud, le chemin (ou l'autoroute!) risque d'être plus long. Un peu d'innovation svp pour régler nos problèmes de congestion de cerveau...