2008/03/23

Égo-consumérisme

Parfois quand j'écoute les réponses de mes concitoyens qui sont accostés par un journaliste à la sortie d'une boutique et qui leur pose des questions sur le type de choix environnementaux qu'ils font lorsqu'ils consomment des biens (et ici je pense par exemple à des reportages qui ont eu lieu vendredi le 21 mars 2008 pour la journée sans sac de plastique), le mot qui me vient souvent en tête est "égo-consumériste". Leurs réponses sont pour moi celles de personnes égoïstes de la sur-consommation de produit.

Certains autres, appelons-les éco-consommateurs, comprennent la question du journaliste (et surtout le but de sa démarche) et se rendent compte, tout comme moi qu'ils ne sont pas "parfaits". Qu'ils doivent alors envisager d'autres façons de consommer et que pour cet achat une autre décision plus écologique aurait été envisageable, mais que pour cette fois ils n'ont pas eu le réflexe d'y penser. Combien de fois, il y a quelques années, je me rendais compte que je n'avais pas sur moi un sac réutilisable? De plus en plus, j'ai pris ce réflexe de traîner sur moi un petit sac en toile que je peux facilement loger dans mon sac à dos.

Mais pour certains autres consommateurs, ceux que j'appelle les "égo-consuméristes", ils se demandent de quel droit ce journaliste vient lui poser cette question. De quel droit une personne vient s'opposer à son libre choix d'acheter ce qu'il veut, quand il le veut. Cette personne se sent attaquée dans son droit. Mais est-ce vraiment un droit ou une responsabilité? Pourquoi est-on rendu à agir égoïstement lorsque nous consommons sans penser à l'impact de cette consommation? Moi, ce qui me surprend surtout, c'est cette logique qui implique que parce que j'ai de l'argent, je peux faire ce que je veux sans penser aux conséquences de mes actes. J'ai de l'argent et une grosse cylindrée et je peux dépasser les limites de vitesse. J'ai de l'argent, et je peux me construire une grosse maison et dépenser les kilowatts/heures sans compter. J'ai de l'argent et je peux me payer des biens de luxe sans me demander où ils sont produits. J'ai de l'argent et je le dépense égoistement pour mon propre bien. J'ai gagné cet argent et vous n'avez rien à dire sur la façon dont je l'ai gagné et de la façon dont je vais le dépenser. Je l'ai gagné en faisant travailler 20 travailleurs au salaire minimum et pendant ce temps je peux me permettre cet objet de luxe importé du tiers monde et peut être fabriqué par des enfants. En fait, je ne m'en soucie aucunement et je dépense mon argent comme je le veux.

Je sais que je juge énormément ce type de personnes et que de la même manière, certains de mes proches diront la même chose de moi. Je ne suis pas une "éco-consommatrice" parfaite et j'ai décidé d'écrire ce blogue justement pour trouver de meilleurs choix, mais aussi pour me permettre d'analyser ceux que je suis prête à faire. Je suis chanceuse dans ma vie, j'ai pu étudier grâce à des parents qui voulaient pour moi un avenir meilleur. Je travaille comme professionnelle et j'ai un conjoint, tout cela nous permettant d'avoir un revenu qui se situe dans le 4e quintile par rapport à la moyenne. Sauf que nous nous sommes dit que nous pouvions dépenser cet argent en posant des gestes différents et en encourageant les produits faits ici, ceux qui sont plus respectueux de l'environnement, ceux venant d'ailleurs et dont les travailleurs étrangers sont traités équitablement. Mais avouons-le : ces produits sont habituellement plus chers. Naturellement en augmentant certaines de mes dépenses, je dois faire des choix et éliminer certains autres. En fait, j'ai sans doute un avantage car j'ai arrêté d'acheter impulsivement. J'ai arrêté d'acheter sans réfléchir parce que justement je comprend maintenant que cet acte d'achat n'est pas isolé et qu'il s'intègre dans un cycle plus complet. Je vous conseille comme réflexion de visionner l'animation sur le site Story of stuff.

Certains me diront que justement j'ai les moyens de faire ces choix, mais quand je vois ceux qui ont des moyens équivalents aux miens ou sinon supérieurs et qui utilisent leur argent que pour mousser leur "égo", je les plains car ils ne trouveront jamais le bonheur à travers cette surenchère de consommation. L'expression "le bonheur, c'est donner" est tellement vraie. Mes chers "égo-consumérisme", pour notre planète, pour nos générations futures, pour les enfants du monde entier, j'espère qu'un jour vous arrêterez de consommer en ne pensant pas à l'acte que vous commettez. Comme le papillon de Malaisie qui peut créer un ouragan en Californie, vous comprendrez que vos actes simples d'acheter peuvent soit créer un avenir durable à cette planète, soit la détruire.

En fait, notre société n'aura sans doute pas le choix de mettre éventuellement un frein à votre consommation égoïste en imposant des quotas de consommation. Des choix politiques devront éventuellement se faire, mais pour cela vous devrez en être conscient. Alors continuons à faire des actions de sensibilisation et d'éducation. Si vous avez lu ce texte, dites-moi ce que vous en pensez en commantant ce blogue.

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